[ #HistoiresExpatriées ] La joie !

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(édition n°2802/2020)
(avec pour marraines Amélie et Laure, expatriées en Italie)

Thème proposé :

LA JOIE

 
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Le thème de ce mois-ci est sans nul doute celui qui s’applique le mieux au Sénégal, car il caractérise vraiment le pays de la teranga = art de l’hospitalité bienveillante !
Les sénégalais sont un peuple qui a la joie de vivre chevillée au corps, quels que soient les aléas de la vie. C’est inné chez eux, et ce, pas uniquement pendant la période de l’enfance. Et franchement, il faut reconnaître que ça force l’admiration.
C’est comme une philosophie de vie, une façon d’être et de paraître. Ils ont l’art et la manière de prendre du recul sur tout et en toutes circonstances, et de ne pas afficher d’emblée leurs contrariétés, leurs difficultés, leur ras-le-bol, leur tristesse (parce que ça ne se fait pas au Sénégal…) les jours où le cœur n’est pas vraiment à la fête. Quoi qu’il arrive, ils ont le don de savoir accepter et s’adapter aux évènements, parce que, de toute façon, « amoul solo… Graoul, niofar ! » = il n’y a pas de problème… C’est pas grave, on est ensemble !
Ils cultivent viscéralement cet état d’esprit (qui peut être perçu comme une forme d’insouciance du point de vue occidental), la meilleure stratégie de (sur)vie : de la bonne humeur, de la gaité, et toujours avec une bonne dose d’humour car ils aiment beaucoup rire. Il y a bien longtemps qu’ils ont compris que c’est bon pour la santé !
 
La joie sénégalaise transparaît dans leur façon de parler, de bouger, de chanter, de danser, de faire de la musique avec instruments ou avec trois fois rien, juste ce qui tombe sous la main. Leur esprit joyeux et rieur s’exprime aussi dans leur façon de se comporter de manière exubérante, dans leur sens aigu de faire la fête à la moindre occasion. Tout est prétexte pour célébrer quelque chose ou quelqu’un et se sentir bien, à travers cette tradition ancestrale et indéfectible du vivre ensemble.
 
 
 
Lors de plusieurs éditions précédentes des #HistoiresExpatriées, j‘ai eu l’occasion d’évoquer comment et dans quelles occasions peuvent se manifester la jovialité, la gaité, le bonheur de vivre et le goût du rire du peuple sénégalais.
En voici quelques extraits à (re)lire.
 
 
〈〈 La cuisine 〉〉
 
[…] Assister, voire participer, à la préparation des repas est l’assurance de découvrir les bases et les secrets de la cuisine sénégalaise, mais surtout de passer un moment inoubliable, riche en couleurs, en odeurs, en saveurs, en éclats de rire, la bonne humeur et l’espièglerie des femmes étant hautement contagieuses. (Et pour les “fragiles” toubabs que nous sommes, riche en chaleur étouffante et sueur abondante ! On cuit en même temps que les plats qui mitonnent…).
[…]
Une fois toutes les provisions achetées, il est l’heure de s’attaquer aux choses sérieuses sans jamais se prendre au sérieux. 
 
La cuisine se fait à ciel ouvert la plupart du temps, dans la cour de la concession familiale. La femme sénégalaise se doit d’être une bonne cuisinière. Alors dès le plus jeune âge, les filles aident leur mère et apprennent ainsi par mimétisme à préparer les repas. Aucun livre de recettes à disposition, la transmission des traditions se fait à l’oral dans le domaine culinaire aussi.
 
L’ambiance est joyeuse et animée. Ça papote toujours, ça rigole beaucoup surtout. Il n’est pas rare d’entendre chanter les femmes, voire même de les voir danser entre deux tours de passoire dans les grands chaudrons posés en équilibre savant sur les feux. […]
 
 
 
 
[…] Les sénégalais sont toujours partants pour faire la fête, la moindre occasion est propice, tous les prétextes sont bons. Et puis ils savent bouger leur corps comme personne, ils ont le rythme dans la peau, ce n’est pas une légende. Il n’y a qu’à voir les tous petits bouts de choux danser instinctivement pour se rendre compte à quel point c’est inné chez eux.
Musique et danse sont étroitement liées, l’une ne va pas sans l’autre et vice versa.
[…]
Au-delà de l’aspect festif un peu simpliste propre à notre vision occidentale, la musique, les chants et les danses sont inhérents à la culture africaine depuis la nuit des temps.
D’une part, ils sont un mode d’expression et de communication à part entière.
Que ce soit lors de célébrations pour une naissance, un rite initiatique (tel que le passage à l’âge adulte par exemple), un mariage, un décès, que ce soit à l’occasion de commémorations des ancêtres et des esprits à travers des danses rituelles sacrées, que ce soit au moment des plantations puis des récoltes (pour donner du courage et de l’énergie pour les travaux agricoles harassants) ou du départ puis du retour de campagnes de pêche en pirogue, que ce soit pour fêter une réussite ou pour conjurer une défaite, ou que ce soit juste pour manifester la joie d’être vivant et ensemble, l’ambiance musicale est omniprésente. Elle anime, rythme, apaise, fait partie intégrante de chaque petit et grand moment de la vie sénégalaise quotidienne, traditionnelle et spirituelle dont elle est indissociable. […]
 
 
 
 
[…] La culture sénégalaise bannit l’indifférence sociale, contrairement à nous autres occidentaux. La règle pour les sénégalais est donc de dire bonjour à tout le monde, tout le temps, voire même plusieurs fois par jour. Engager la conversation, avec le sourire en prime, sans oublier un certain sens de l’humour, est la base des relations et de la convivialité qui en découle au pays de la Teranga. […]
 
 
 
 
 
[…] Lors de la balade dans les petites rues, nous étions passés devant l’église où une foule de femmes, vêtues de boubous bigarrés, s’affairaient bruyamment, dans la joie et la bonne humeur, à tout astiquer pour ensuite préparer le réveillon de Noël et la messe de minuit pour les adeptes du petit Jésus (dont je ne fais pas partie), une expérience dépaysante à vivre. […]
 
 
 
〈〈 Les rapports humains 〉〉
 
[…] Les bonjours pleuvent de partout, tout le temps et durent longtemps. C’est tout un rituel, agrémenté d’interminables serrages de mains, pouvant parfois être drôle à observer et à expérimenter tant les sénégalais ont un sens de l’humour affirmé. […]
 
 
 
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En cas d’humeur maussade, de coup de mou, de moral dans les chaussettes, de déprime passagère, sache qu’un remède radical existe : partir en voyage au Sénégal !
Je te garantis que c’est vraiment un pays “feel good and happiness” par excellence. Les sénégalais(es) sont de véritables anti-dépresseurs 100% naturels sans aucun effet secondaire, si ce n’est un très fort risque de devenir accro à leur joie de vivre légendaire hautement contagieuse, et ne cesser, ensuite, de vouloir y retourner encore et encore…
Alors si tu veux recevoir une bonne dose de baume au cœur et à l’âme, être regonflé(e) à bloc avant de rentrer chez toi avec la banane, offre-toi d’urgence une (vraie) plongée au royaume de la teranga ! Tu y choperas ce petit quelque chose qui ne s’explique pas et tu ne le regretteras pas…
 

 
 
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édition n°27 : En haut
édition n°26 : Suis-je une expat’ ?
édition n°25 : Les relations amoureuses.(je n’ai pas participé à ce numéro)

édition n°24 : Idées reçues…
édition n°23 : Ces choses qui m’agacent dans mon pays d’accueil…(je n’ai pas participé à ce numéro)

édition n°22 : La distance…
édition n°20 : La Nature…
édition n°18 : Leurs coutumes/habitudes devenues miennes.(je n’ai pas participé à ce numéro)
édition n°17 : Qu’est-ce qu’on écoute au Sénégal ?
édition n°16 : Un mot, une expression…
édition n°15 : La cuisine…
édition n°14 : Mon intégration…
édition n°13 : Le système médical…
édition n°12 : Les rapports humains…
édition n°10 : Le corps ailleurs…
édition n°7 : Votre coin de France.(je n’ai pas participé à ce numéro)
édition n°5 : Mon ailleurs la nuit…
édition n°4 : Ma nouvelle routine…
édition n°3 : Pourquoi es-tu partie ?
 

D’autres participations abordant ce thème sont listées en fin d’article ici.

 
 
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10 Comments on “[ #HistoiresExpatriées ] La joie !

  1. Ce qui me met en joie, c’est surtout de vous lire! Pleins de bons souvenirs de mes moments à Thiès et Tivaouane!

  2. Y’a pas à dire, ça respire la joie cet article ! Je les voyais rire, rire en cuisinant, en dansant, pendant que je le lisait 🙂 Ils ont bien raisons de cultiver cette philosophie de vie et de la défendre avec ardeur ! Bon comme tu dis aussi, ça fait du bien de râler de temps en temps aussi 😉 on ne chasse pas le naturel français aha

  3. Ça me rappelle mes expériences Cambodgienne ou Malagasy, ou le rire et la joie de vivre sont des codes culturels profondément encrés (et comme tu le dis si bien, une question de survie).
    Ça nous change forcément du râlage et des coups de gueule français :p

    • Ah ça c’est sûr que ça change radicalement de nous autres français jamais contents !!!
      Un jour, j’ai entendu quelqu’un qui expliquait que, certes, le rire est bon pour la santé (j’en suis convaincue, grande adepte du rire que je suis), mais que, d’un autre côté, garder tout pour soi sans jamais rien extérioriser, c’est très mauvais. Ça fait réfléchir… Moralité : pour péter la forme, je ris ET je râle beaucoup !!!

  4. Je ne connais pas du tout le Sénégal, ni l’Afrique de l’Ouest mais ton article me donnerait bien envie d’y remédier. Je garde l’idée dans un petit coin de ma tête pour quand les enfants seront plus grands.

    • Merci pour ton message.
      On a embarqué 2 fois nos enfants avec nous pour leur faire découvrir le pays où leurs parents avaient vécu dans leur jeunesse. C’était en mode aventure/sac à dos. La 1ère fois, ma fille avait 10 ans et mon fils avait fêté ses 6 ans là-bas. Et la seconde fois, elle avait 14 ans et lui 10 ans. Les récits sont sur le blog. Mais ils n’aiment pas voyager, alors autant dire que ces voyages de routards baroudeurs ne leur ont pas vraiment plu…

  5. Le Sénégal est un des pays d’Afrique qui me tente le plus et ton article me donne encore plus envie de le découvrir !! 🙂 C’est vraiment l’a priori positif qu’on se fait du pays (en tout cas moi) et tu ne fais que le renforcer !

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