[ #HistoiresExpatriées ] Coin préféré au Sénégal !

 
https://occhiodilucie.com/
 
(édition n°1109/2018)
(avec pour marraine Sophie, expatriée en Islande)

Thème proposé :

MON ENDROIT PRÉFÉRÉ

 
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Je pensais ne pas pouvoir participer au thème de ce mois-ci. Comment aurais-je pu parler d’un endroit préféré au Sénégal alors que j’y galérais plus qu’autre chose ?
Ce n’est pas que j’en garde uniquement des mauvais souvenirs, mais bon… je ne vais pas mentir, ce ne fut pas du tout une parenthèse enchantée ! Impossible pour moi dans ce contexte de vendre du rêve…

Finalement, j’ai réfléchi en me replongeant dans mes souvenirs, mes carnets de notes et mes (vieilles) photos argentiques de l’époque, mais surtout en prenant du recul, beaucoup de recul… Et j’ai fini par trouver ?✌ ! Mais comment ai-je pu “oublier” ?

Il me faut rendre à César ce qui est à César (même s’il n’a jamais mis les pieds au Sénégal à ma connaissance) ! Il y a bel et bien un endroit au Sénégal qui ne m’a pas donné envie de fuir comme à mon arrivée : la Casamance, une région qui m’a plu dès la première impression. Les paysages, les couleurs, le climat, les gens, les constructions traditionnelles m’y étaient apparues tellement différents de ce à quoi j’étais “habituée” jusqu’alors. Même si je n’y ai passé que 4 jours sur les 433 de ma parenthèse expatriée (depuis cette époque, j’y suis toutefois retournée plusieurs fois, plus longtemps), ce fut les seuls où je me suis sentie vraiment bien, comme en vacances…

Philéas y était allé une première fois avant moi, dans le cadre de son boulot, et avait déjà eu un coup de cœur.  Dès que l’occasion s’était présentée après la traversée de notre première grosse zone de turbulences niveau santé (tourista, puis méga gastro super enfiévrée pour moi, suivie du paludisme pour tous les deux), il m’y a emmenée, histoire de se changer les idées, tenter de se remonter le moral qui était (déjà) au fond du seau, recharger les batteries et décompresser du mieux possible. On en avait grandement besoin !

Pour montrer un peu tout ça, en plus de photos plus récentes, j’ai numérisé quelques-unes de mes (vieilles) argentiques de l’époque. #AmbianceVintage

 
 
 
La Casamance, l’aventure pour y aller

La Casamance, région septentrionale du Sénégal, est enclavée, coincée entre la frontière avec la Guinée-Bissau au Sud, la Gambie au Nord et l’océan Atlantique à l’Ouest.
Je l’ai entourée en vert sur cette carte ⬇️⬇️.

 

Géographiquement isolée, y aller par voie terrestre n’était pas (et n’est toujours pas) hyper simple. Le choix de l’itinéraire était vite vu.
Soit on faisait le (vraiment très) GRAND (dé)tour par Tambacounda au Sénégal oriental, pour ne pas avoir à traverser de frontières, et dans ce cas-là il fallait compter une (vraiment très) GROSSE journée de voiture.
Soit on prenait le “raccourci” en traversant par la GAMBIE, et donc en changeant de pays pour quelques kilomètres (et des heures de patience…).

 

C’était cette dernière option que nous avions choisi.

Pour aller de Kaolack ?️ jusqu’à Ziguinchor ?, il nous avait fallu 5h30 pour parcourir 250 petits kilomètres, dont plus d’une heure rien que pour traverser les 17 kms de la Gambie, bac-ferry fluvial à Farafenni compris (on avait eu de la chance car on était arrivés juste à l’heure du dernier de la matinée, avant la pause des rotations). Toute une aventure durant laquelle il avait fallu faire preuve d’une infinie patience, d’un chouïa de diplomatie et de capacité à lâcher quelques billets !

La Gambie est en quelque sorte une “anomalie” géographique issue de l’époque coloniale, ressemblant à un long appendice incrusté en plein milieu du Sénégal. Les anglais et les français se disputaient ce coin. L’histoire raconte que pour “arbitrer” le tracé des frontières, les colons anglais ont remonté le fleuve Gambie jusqu’à ce qu’il ne soit plus navigable, en tirant tout le long du trajet des projectiles depuis les canons de leur navire. Là où tombèrent les projectiles, les limites de la frontière furent fixées.
Ces deux pays étaient jumeaux, mais ont fini par devenir “frères ennemis”. Les peuples sont les mêmes, seules la langue et la monnaie ont changé par la force des choses (et quelques autres broutilles dans les us et coutumes so british…).

En arrivant à la frontière, fin de la route (partiellement) goudronnée, ce n’était plus qu’une piste de terre. D’inévitables attroupements de gamins (attendant en embuscade) avaient pris d’assaut notre voiture. Alors qu’on roulait au pas, ils couraient à côté en nous escortant (et en repérant par les vitres tout ce qui pouvait les intéresser), tout en nous criant en boucle par les vitres :
《 Toubab, donne-moi de l’argent ! Toubab, donne-moi cette bouteille ! 》.
Une fois passée la ligne (imaginaire) matérialisant la frontière, ces mêmes enfants continuaient à nous poursuivre en nous harcelant non-stop :
《 Toubab, give me money ! Toubab, give me this bottle ! 》.
C’était exactement le même cirque de l’autre côté du fleuve, à l’autre frontière pour sortir de la Gambie…

Entre les deux, il fallait affronter l’interminable succession de guitounes officielles qui ne se repéraient pas facilement à l’œil nu pour un non-initié :
police sénégalaise
douane sénégalaise
police gambienne
douane gambienne
guichet de vente des tickets pour le bac. Il se situait à 3 kms avant l’embarcadère. Évidemment, on ne le savait pas et il était impossible de le voir car indiqué absolument nulle part… Il nous avait donc fallu rebrousser chemin pour retourner chercher nos tickets, comme une aiguille dans une meule de foin.
embarcadère sur la rive pour attendre le bac, faire la queue pour embarquer notre bagnole, tous les autres véhicules, les très nombreux passagers  avec leurs chargements et leurs béliers, boucs et autres moutons (week-end de Tabaski oblige), et traverser le fleuve (en croisant les doigts, les orteils et tout le reste pour que le ferry tout rouillé ne chavire pas !!!). #AmbianceBoatPeople   On a dû rester enfermés dans la voiture car les véhicules étaient tellement serrés les uns contre les autres qu’on ne pouvait plus ouvrir les portières. La chaleur là-dedans, en plein cagnard, était épouvantable. Pas un brin d’air ne passait malgré les vitres ouvertes, contrairement aux vendeurs ambulants qui harcelaient les chalands en grimpant et sautant de capot de voiture en capot de voiture…
embarcadère sur l’autre rive pour réussir à décharger le ferry de tout ce foutoir. Tous les passagers des taxis-brousse et des cars de brousse avaient dû sortir des véhicules pendant la traversée. Alors quand chacun avait dû retrouver son transport en commun, ce fut un bordel sans nom ! Les esprits s’échauffaient, les gens se disputaient, les “bagages” étaient balancés par-dessus les toits des bagnoles, on était coincés dans notre voiture, spectateurs impuissants (et un poil en stress). On avait fini par être pris à partie, un mec s’était mis à nous hurler dessus et à nous insulter. On était les seuls toubabs… Grand moment de solitude, de doute et de peur… Heureusement on avait pu dégager la voiture et se faufiler pour descendre du ferry et partir.
douane gambienne
police gambienne. Beaucoup de zèle dans ce bureau-là. Les policiers nous avaient cherché des poux dans la tête pour nous soutirer un bakchich… L’excuse trouvée avait été notre attestation d’assurance auto soit disant pas en règle sur le territoire, alors que leurs collègues de l’autre côté du fleuve nous avaient tout validé… Ils nous l’avaient confisquée et nous avaient délivré un papier certifiant du retrait pour présentation au Tribunal ! (Les faits se sont produits il y a 24 ans maintenant, nous n’avons pas encore reçu la convocation… C’est bon, je crois qu’il y a prescription maintenant, je peux dormir sur mes deux oreilles, on ne risque plus rien !).
douane sénégalaise
police sénégalaise

Certaines étapes ont duré jusqu’à 1/4 d’heure, et autant de coups de tension et de coups de tampons. De quoi rendre fou et faire regretter d’avoir voulu aller en Casamance par la transgambienne !!!

BREAKING NEWS 09/2018 : un immense pont en lieu et place du bac de Farafenni est actuellement en cours de construction. Il n’en finit plus d’être bientôt terminé ! Mais quand ce sera le cas, toute l’aventure pittoresque de la transgambienne sera bientôt reléguée au rang des vieux souvenirs. C’est un peu dommage finalement…

BREAKING NEWS 01/2019 : inauguration dudit pont annoncée. La Casamance est enfin désenclavée.


BREAKING NEWS 11/2021 : j’ai emprunté ce fameux pont flambant neuf pour remonter de Casamance ! Effectivement, ça change tout. En revanche, ce qui ne change pas, c’est le cirque des formalités de passage avec ponctions au porte-monnaie…

En 1994, peu de temps après notre passage, il y a eu un coup d’État en Gambie (je précise qu’on n’y est pour rien…). Suite à cet évènement, il est devenu beaucoup plus problématique de traverser la transgambienne avec son propre véhicule. Il était alors préférable de faire le très grand tour pour descendre jusqu’en Casamance en voiture. Il restait toutefois l’option “traversée en taxi-brousse” qui pouvait être envisagée pour éviter les “tracasseries administratives”…

Il existe des vols intérieurs pour aller jusqu’à Ziguinchor depuis l’aéroport de Dakar. Mais comme nous habitions loin de la capitale, et qu’en plus nous n’avions pas du tout les moyens de nous offrir les billets d’avion, le seul moyen pour nous d’aller en Casamance était par le route.

On peut aussi rejoindre la Casamance par voie maritime en ferry, au départ du port de Dakar. Nous avons emmené nos kids en Casamance de cette manière en 2014.
Pour aller en Casamance depuis Dakar, cette option est idéale car elle permet de voyager de nuit dans des conditions agréables (cabine couchettes avec douche, cantine, etc), avec descente possible lors de l’escale à l’île de Karabane.De là, on peut rallier directement Cap Skirring en pirogue par les bolongs, sans attendre l’arrivée à Ziguinchor.

mission : repérer discrètement la énième guitoune officielle avant d’y affronter l’épreuve de la énième formalité frontalière…
mission : prendre son mal en patience en attendant que le bac arrive pour pouvoir embarquer la voiture… et ne pas craquer avec toutes les sollicitations commerciales permanentes et autres harcèlements pour échanger des devises.
la grande traversée !

 

Bref, pour aller en Casamance, il faut vraiment en avoir très envie car la “route” est longue et chaotique !

Mais la récompense est au bout du chemin…

 
 
 
La Casamance, “l’autre” Sénégal

Les teintes ocre des paysages sahéliens monotones, arides et semi-désertiques de la grosse moitié Nord du Sénégal laissent la place aux tons verdoyants d’une abondante végétation de type plus tropical, des forêts denses, des arbres gigantesques comme les flamboyants (dont la floraison est grandiose), les caïlcedrats (acajou géant sacré) ou les fromagers (dont les racines sont immenses), des cocotiers, palmiers et autres rôniers, des arbres fruitiers et même des rizières. Car il y a de l’eau en Casamance, beaucoup d’eau, mais pas grâce au fleuve éponyme qui y coule sur plus de 300 kms (son eau étant salée, raison de la disparition des hippopotames), mais grâce aux nombreux déluges qui s’y abattent pendant un hivernage (=saison des pluies) plus long qu’ailleurs dans le pays ! La Casamance est donc très fertile, d’où son surnom de “grenier du Sénégal”.

 
 
rizières
 
“l’arbre du voyageur”
 
 
 
 
 
 
un flamboyant, l’arbre que j’ai préféré au Sénégal avec les majestueux baobabs
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
La partie Ouest de la région est constituée d’innombrables îles disséminées dans le gigantesque delta du fleuve, véritable labyrinthe de lagunes, de marigots, de marécages, d’étangs et de bolongs avec des mangroves.

(1994) à la fin de la saison sèche
(1994) à la fin de la saison sèche
(2008) après la saison des pluies
palétuviers (avec huîtres accrochées aux racines émergées) dans les bolongs
balade en pirogue dans les bolongs
vautours en embuscade
la Casamance, un paradis ornithologique
 
 
 
 
Une autre singularité en Casamance, c’est son riz : il est de couleur rosée, il ne se vend pas car les traditions locales le considèrent comme sacré. Il est réservé aux casamançais qui n’en produisent pas suffisamment pour couvrir 100% de leurs besoins. Les récoltes sont précieusement stockées dans des greniers, certaines pendant plusieurs années. C’est un véritable trésor inaccessible, consommé tel de grands crus millésimés lors d’évènements traditionnels importants.

Une seule fois j’ai enfin pu en voir en vrai et en manger. Ce n’était pas pendant notre expatriation, mais 17 ans plus tard, lors d’un des voyages-aventures annuels que Philéas organise pour faire découvrir à une poignée d’amis le Sénégal “autrement”. À force d’intenses négociations passionnées, un petit sac de ce mystérieux riz rose a pu être ramené en France et dégusté comme il se doit. Et il était très bon !

 
riz rose
riz “classique” tout juste récolté
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
méthode locale pour le “triage” du riz : décorticage avec les pieds… pour qu’il ait plus de fumet !
 
Et puis en Casamance, il y a aussi une cerise sur le gâteau avec la présence des plus belles plages du pays (parmi les plus belles de toute l’Afrique de l’Ouest paraît-il.). Bien que ce soit très subjectif, je peux en attester, elles sont vraiment beaucoup plus belles là-bas ! Ce n’est pas un hasard si le Club Med a implanté un de ses hôtels à Cap Skirring au bord de l’Océan Atlantique…
Les troupeaux de zébus locaux ne s’y trompent pas non plus : les plages sont leurs terrains de jeux quotidiens ! Pourquoi se priver quand on vit dans un décor de carte postale ?

 

 
La Casamance, de l’autre côté du miroir

Beaucoup de choses sont différentes en Casamance, à commencer par ses habitants, qui ne parlent pas le même dialecte national.

Ce sont principalement les Diolas qui peuplent les lieux, une ethnie encore très profondément ancrée dans des traditions animistes secrètes et sacrées. Il ne s’agit pas du tout d’un folklore de pacotille, qu’on se le dise !
Par ailleurs, contrairement au reste du pays où la population est très majoritairement de confession musulmane, la Casamance est une région à prédominance catholique. Il n’en reste pas moins que la vraie croyance reste celle des fétiches et des esprits de la Nature.
La cohabitation se passe très bien, le cas sénégalais étant un peu un modèle en matière de tolérance religieuse. Ce qui n’empêche pas la divergence des us et coutumes.

L’isolement géographique a également largement contribué à entretenir les différences culturelles et les traditions singulières.
“Ceux d’en bas” se sentent éloignés, un peu livrés à leur propre sort et exclus du processus de développement par “ceux d’en haut” qui détiennent le pouvoir central depuis l’indépendance du pays et décident de tout pour tout le monde mais au détriment de certains.
“Ceux d’en bas” vivent sur un territoire doté de grandes richesses naturelles que “ceux d’en haut” veulent exploiter (pour ne pas dire piller) sans réelles contrepartie.
Avant l’indépendance du Sénégal, la Casamance avait déjà un état d’esprit de résistance contre l’administration coloniale française. À l’indépendance en 1960, le nouveau gouvernement envoie des fonctionnaires “d’en haut” administrer “ceux d’en bas”. Les casamançais ont alors vécu la situation comme une nouvelle colonisation, une nouvelle privation de leurs terres sacrées, et ils ont fini par réclamer leur autonomie.
Alors forcément, un tel contexte crée des tensions

Lorsque j’ai débarqué là-bas la première fois, ce qui m’avait d’abord frappé c’est que les locaux ne disaient jamais 《 Bienvenue au Sénégal ! 》, mais toujours 《 Bienvenue en Casamance ! 》. Non non, ce n’était pas une erreur, ça annonçait juste la couleur locale : l’esprit indépendantiste ambiant ne se cachait guère…

La Casamance faisait (et fait encore partiellement) partie des coins du monde pas très chaudement recommandés par le Ministère des Affaires Étrangères français. La faute à un conflit armé qui a éclaté au début des années 1980.
Depuis cette époque, la rébellion séparatiste perdure plus ou moins activement, épisodiquement, au gré des cessez-le-feu successifs et des accords de paix signés mais jamais durablement respectés. Au fil du temps, le mouvement initial s’est divisé en plusieurs groupes plus ou moins radicaux prenant le maquis, ce qui a considérablement compliqué les choses (et probablement les chances de voir un jour une paix durable et définitive…). Il ne s’agit pas d’une guerre civile à proprement parlé, mais il ne faudrait pas grand-chose pour mettre le feu aux poudres.

Ainsi, de vastes zones du territoire sont devenues interdites d’accès, certaines étant carrément truffées de mines anti-personnel (c’est notamment le cas de toute la zone frontalière avec la Guinée-Bissau).

Pendant notre expatriation, au milieu des années 1990, la présence militaire dans la région était fortement marquée, avec de très nombreux check-point de contrôles sur les routes (ce qui rallongeait les temps de trajet déjà très longs). C’était très impressionnant, surtout quand on avait voulu aller à Cap Skirring, au bord de l’océan Atlantique, coin le plus touristique.
Sur la route, juste avant un pont (point stratégique de passage), il y avait un camp de l’armée sénégalaise. On ne l’avait pas du tout vu, et on ne savait pas qu’il fallait impérativement s’y arrêter pour se faire contrôler et montrer pattes blanches. Quelle ne fut pas alors notre frayeur quand, soudain, on a vu surgir en travers du chemin un pick-up avec une mitraillette fixée au-dessus de la cabine et un militaire debout derrière en train de la braquer sur nous, prêt à tirer !!! Philéas avait alors planté un grand coup de frein pour s’arrêter in-extremis… On était passé à l’inspection approfondie, et, finalement, on avait pu repartir sans encombre (mais avec le trouillomètre dans les abysses…).

Toute cette situation est beaucoup trop complexe pour pouvoir expliquer les réels tenants et aboutissants. Et puis de toute façon, j’en suis bien incapable, je ne maîtrise pas du tout le sujet. Je me garderai bien de prendre parti… (pour approfondir le sujet, je recommande ce court reportage vidéo, paru dans le journal Le Monde, qui explique en profondeur la situation).

Quoiqu’il en soit, en connaissant le contexte, un peu de bon sens permet de ne pas tenter le diable en évitant ces endroits, surtout les forêts et les bois considérés comme sacrés. Toute personne normalement constituée ne profanerait aucun lieu vénéré !
Il ne faut plus circuler dès que la nuit est tombée non plus.
Beaucoup de ceux qui n’ont pas respecté les consignes l’ont payé de leur vie. À l’époque de notre expatriation, plusieurs français s’étaient aventurés là où il ne fallait pas. Les garnisons militaires françaises en place au Sénégal n’avaient pas pu intervenir. Les français disparus n’étaient jamais réapparus…
 
 
 
Quand je m’évertue à dire que je n’arriverai jamais à vendre du rêve dans mes #HistoiresExpatriées

Et pourtant… POURTANT… La Casamance a tellement de belles choses à offrir ! Mais avec la désertion des touristes et autres voyageurs, de manière insidieuse, elle se meurt inexorablement. Quel gâchis !

 
 

La Casamance, des trésors à découvrir…

Je ne sais pas du tout si je vais réussir à susciter l’envie d’aller explorer ce coin envoûtant d’Afrique, injustement boudé. En tout cas, je vais essayer en montrant quelques-unes des (nombreuses) pépites méritant vraiment d’être découvertes en Casamance.

Tous les endroits que j’ai sélectionnés (entourés en jaune sur la carte ⬇️⬇️) se situent en Basse Casamance, dans la partie la plus “sécure” du Sud-Ouest de la région (et aussi la plus “touristique” car sans doute la plus belle). C’est la seule zone où j’ai séjourné à plusieurs reprises, dont la première fois était donc en 1994 pendant ma parenthèse expatriée. Nous y avons aussi embarqué nos enfants pour y passer Noël en 2014.

(1994) à la fin de la saison sèche
(1994) vers des bois sacrés, à la fin de la saison sèche

 
ZIGUINCHOR
 
Capitale régionale, Ziguinchor est une ville agréable posée au bord du fleuve qui a donné son nom à la Casamance.

Le passé colonial est encore visible dans l’architecture colorée de la vieille ville. Il n’y a que des bâtiments bas (décrépis, certains tombant en ruine). L’ancien quartier colonial s’étire le long du fleuve, où l’on peut observer le balai incessant des pirogues et des pêcheurs.
Il est agréable de se balader dans les rues, plutôt propres là-bas, bordées de cocotiers et toujours de très grands arbres majestueux. Certains sont même envahis de cigognes (parfois avec nids et bébés) en période de migration : un plaisir à observer, mais pas à entendre tellement elles font un vacarme assourdissant !
 
(1994) dans une rue paisible de Ziguinchor, avec un flamboyant en fleurs derrière nous

 

embarcadère pirogues-taxi

 

 

Ne surtout pas oublier de goûter à la spécialité typiquement casamançaise qu’on peut trouver dans n’importe quel restaurant ou gargote locale : le Yassa poulet. C’était (et c’est toujours) mon plat sénégalais préféré. Ce sont des morceaux de poulets marinés dans du citron avec des oignons, puis grillés et servis avec la sauce et du “petit riz” (=brisure de riz, forme sous laquelle est consommé le riz au Sénégal). Il existe aussi des déclinaisons de cette recette : yassa poisson ou yassa mouton.
Sinon, on peut aussi se délecter de langoustes locales et autres énormes crevettes à bon prix, c’est beaucoup moins dépaysant mais c’est quand même vachement bon !

À la sortie de Ziguinchor se trouve la ferme de Djibelor et son restaurant  L’auberge du croco”. C’est ici que j’ai mangé pour la première fois du crocodile du Nil (manifestement, eux-aussi sont expatriés), cette ferme en faisant l’élevage pour la consommation. Je l’ai goûté en civet et en brochette. À choisir, je préfère en civet car comme c’est en sauce, les saveurs se mélangent et neutralisent le goût un peu particulier du crocodile. Ce n’est pas mauvais mais, pour être honnête, je ne garde pas un souvenir impérissable de cette viande qui m’a vaguement évoqué du poulet filandreux au goût de poisson parfumé à la vase…


la photo ne reflète pas les dimensions, mais ce sont des monstres !

menu de 2008
riz avec civet de croco + brochette de croco
 

ENAMPOR

Depuis Ziguinchor, Enampor se situe à une vingtaine de kilomètres (dont plus de la moitié est une piste de terre défoncée, sur laquelle avait lamentablement traîné notre pot d’échappement qui s’était subitement détaché de notre voiture. Vive les pannes en pleine brousse au milieu de nulle part ! Vive la magie du système D sénégalais !).

En chemin, on peut parfois apercevoir des hommes tout en haut de rôniers en train de récolter la sève qui deviendra une boisson alcoolisée, le vin de palme, très prisé des locaux (un breuvage que je trouve, pour ma part, très fort et infâme…). Si on observe le haut des palmiers, on peut voir des bouteilles en plastique qui y sont accrochées pour recueillir le précieux nectar.

Mis à part le fait qu’Enampor constitue un royaume local, le principal intérêt de ce petit village est architectural. Là-bas se trouvent (mais pour combien de temps encore ???) quelques-unes des plus grandes, belles et anciennes cases à impluvium
construction/modelage avec l’outil mystère…
 
Ce type de construction traditionnelle fabriquée en banco (=argile) (avec un drôle d’outil) est typique de la Casamance où on en retrouve un peu partout dans les villages de brousse. D’ailleurs, il paraîtrait que c’est unique en Afrique (je n’ai pas vérifié… Tout ce que je sais, déjà, c’est qu’il y en a ailleurs au Sénégal, dans le Siné Saloum par exemple où ce type de cases fait office de campements touristiques rustiques). Il paraîtrait même que ça n’aurait pas d’autre équivalant dans le reste du monde, à part en Nouvelle-Guinée (je n’ai pas vérifié non plus…).
 
Alors késako une case à impluvium ? 
Il s’agit d’une immense case en couronne circulaire. Le toit de chaume, percé en son centre, forme un entonnoir laissant passer la lumière au-dessus d’un bassin dont la fonction est de recueillir les eaux de pluie. Ingénieux non ? Les pièces de vie se répartissent tout autour de ce bassin, un peu sur le même principe qu’un patio espagnol ou un riad marocain. 
ruche dans un tronc de rônier évidé
 
À l’origine, ces cases étaient habitées par une ou plusieurs familles avec bétail, chèvres, volailles et réserves de récoltes. Traditionnellement, un tronc de rônier évidé, faisant office de ruche, était accroché près de la grande (et unique) porte. Ce n’était pas simplement pour avoir du miel à portée de main. L’essaim était aussi une sentinelle pour la case car les abeilles, habituées à l’odeur des occupants, n’attaquaient que les intrus.

De nos jours, il ne reste plus beaucoup de cases à impluvium habitées. La plupart ont été reconverties en campements pour accueillir les voyageurs de passage.

Passer une nuit dans une de ces cases est la promesse d’une plongée dépaysante hors du temps. C’est une expérience unique géniale et inoubliable !

(1994) dans la grande case à impluvium
 
 

AFFINIAM

C’est dans ce joli petit village perdu au fond d’un bolong que j’ai dormi pour la première fois dans une case à impluvium transformée en campement villageois.
(2008) dans la “pirogue-taxi”
 
Depuis Ziguinchor, le plus simple et rapide pour y aller est de prendre l’une des “pirogues-taxi” assurant les rotations certains jours et à certaines heures. Le trajet est un peu folklorique, dure environ 1h30 (en plein cagnard, assis/entassé sur des planches en bois : mal au dos et au cul assuré à l’arrivée !), mais surtout en met plein les yeux au fil de l’eau avec la mangrove, les palétuviers et les myriades d’oiseaux peuplant la zone, véritable paradis ornithologique.

 

Une fois arrivé au débarcadère, il faut marcher (sous un soleil de plomb) un quart d’heure pour atteindre le village qui se situe près d’un marigot dans une forêt d’arbres géants : manguiers, papayers, fromagers, orangers, etc.

Le campement villageois est dans une grande case à impluvium. Les chambres, très spartiates, juste avec un trou en guise de fenêtre (claustrophobes s’abstenir !), sont sombres et sans éclairage (une bougie et quelques allumettes nous avaient été fournies. L’idéal est d’être équipé de frontales ou autres lampes nomades), pour conserver un peu de fraîcheur (toute relative…). Le confort est très rudimentaire. Les quelques heures d’électricité sont assurées par des panneaux solaires. Un bloc commun de douches et wc jouxte la case et la pièce servant de réfectoire.

Le calme et la sérénité qui règnent là-bas sont contagieux… On s’y sent vraiment coupé du monde et du temps qui file. Apaisement et zénitude garantis !

(2008) embarcadère/débarcadère d’Affiniam
(2008) la case à impluvium convertie en campement villageois
(2008) dans une des chambres de la case à impluvium. Photo prise à l’aveugle dans le noir, merci le flash!

 

 

 

 

 

 

 

MLOMP

Mlomp se situe à une cinquantaine de kilomètres à l’Ouest de Ziguinchor.
Les fromagers géants y sont très impressionnants avec leurs imposantes racines noueuses. Ces arbres sont sacrés, certains auraient plus de 400 ans.
(1994) engloutis par les racines d’un fromager géant


Ce village animiste est l’un des villages royaux existant encore en Basse Casamance. Mais ce qui le distingue est une autre curiosité architecturale typique : la case à étage.

Unique en son genre, de forme rectangulaire avec des colonnes sculptées, un escalier intérieur, un plancher, des vérandas et un toit en paille, la case à étage est (serait) fabriquée avec uniquement du sable et de l’eau (?!?!).
J’étais (et je reste) dubitative, ne comprenant pas comment tout ça peut tenir debout. Je n’ai jamais vu de château de sable sur la plage, solide et durable… Mais bon, c’est ce qui nous avait été expliqué par la personne qui nous avait fait la visite là-bas. Ceci dit, je pense que les quelques cases à étage présentes à Mlomp sont plutôt construites en torchis ou quelque chose de ce genre.

La première case à étage du village a été bâtie en 1947, par un tirailleur sénégalais de retour des combats de la Seconde Guerre mondiale. Celui-ci aurait voulu construire une maison ressemblant aux bâtiments à étages qu’il avait vus en Europe.

Dans les greniers, des récoltes de riz étaient stockées après avoir été fumées (pour éviter d’être dévorées par les bestioles). Le riz était conservé ainsi pendant des années, comme de grands millésimes. Il était consommé lors de grandes occasions ou cérémonies rituelles.

 
 
Avec la visite des cases à étage, il est de bon ton d’aller faire un tour au petit musée dédié aux traditions Diolas. Il est désormais abrité à l’ombre des fromagers dans une case à impluvium sur la place du village. Mais à l’époque de notre expatriation, il était éphémère (uniquement installé pendant la saison sèche), situé à l’air libre, dans un simple enclos fait de branches de rôniers tressées. 
Ce musée insolite expose tout un tas d’objets (plus ou moins) sacrés, des fétiches, des masques, des outils traditionnels, d’authentiques anciennes armes (dont un singulier bouclier fabriqué en cuir d’hippopotame que je portais fièrement pour la photo ?. Il y en avait un autre fait avec une carapace de tortue), des pièges pour pêcher à marée basse, des objets du quotidien, etc. Le guide explique aussi la technique pour récolter le vin de palme.
(1994) musée des traditions Diolas. Celui-ci n’existe plus en l’état. Il est désormais abrité dans une case.
(1994) armée comme un Diola d’antan, avec une lance et un bouclier traditionnels fait en cuir d’hippopotame

 

OUSSOUYE

Sur le même trajet menant à Mlomp, mais juste une dizaine de kilomètres avant, voici la ville d’Oussouye, préfecture et royaume.
roi d’Oussouye


Il reste encore une poignée de rois animistes dans le coin. Ils portent un sceptre de paille et sont habillés de rouge de la tête aux pieds, couleur strictement réservée à la royauté.
Ces rois ont surtout des fonctions à caractère religieux, à l’image de chefs coutumiers veillant jalousement au respect des traditions. Les croyances locales les portent au rang de personnages sacrés, des rois-prêtres dont l’autorité morale, les arbitrages et les décisions sont extrêmement respectées.

Le roi d’Oussouye est le plus “célèbre”. Il est possible de solliciter une audience pour le rencontrer dans le bois sacré. Toute rencontre est très codifiée. Le roi reçoit assis sur son “trône”, un simple mini tabouret en bois.

Ici, ce peut être l’occasion d’assister à la messe locale, au son du tam-tam : un moment typique qui mérite d’être vécu !

Après avoir fait une révérence à son Altesse, une virée au marché local haut en couleurs, et rendu visite aux potières réputées du coin, il est intéressant de partir à 2 kms de là pour faire un saut chez Joseph au village de Senghalen. Là-bas, on découvre tout sur les noix de cajou qu’on grignote aux apéros !

Joseph et son fils Issa s’occupent de leur forêt d’une dizaine d’hectares d’anacardiers, arbres dont les noix de cajou sont les fruits.
Plusieurs étapes sont nécessaires entre la récolte des noix et le grignotage des cajous à l’apéro.
Les noix récoltées sont cuites à la vapeur, avant d’être séchées naturellement au soleil. Elles sont ensuite décortiquées, une étape très délicate car seules les noix entières ont une valeur marchande. Puis vient l’étape de la torréfaction dans un four à bois. Après cette ultime cuisson, c’est la phase du dépelliculage pour éplucher la noix et la rendre ainsi prête à être consommée.

noix de cajou dans l’arbre
noix de cajou récoltées
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
machine à décortiquer
 
 
 
 
séchage naturel au soleil des noix cuites à la vapeur
 
 
 
 
 
 
 
 
décorticage
 
 
 
 
 
 
décorticage
 
 
 
 
 
four pour la torréfaction
 
 
 
 
 
 
torréfaction
 
 
 
 
dépelliculage
 
 
 
 
 

 

 
 

 

 

 

 

 

 

ELINKINE

Lors d’une virée en pirogue dans les bolongs, faire escale à Elinkine est un incontournable.

Après un arrêt obligatoire au checkpoint sur pilotis pour décliner son identité en présentant, sans broncher, son passeport aux militaires, armés jusqu’aux dents, en faction sur un ponton garni de panneaux solaires, soudain un décor de carte postale apparaît en arrivant à cet important village de pêcheurs.

Elinkine
checkpoint sur ce bolong où il y a beaucoup de trafics avec la Guinée-Bissau voisine

 
Elinkine est une véritable plaque tournante de la pêche. Le marché aux poissons est typique, immense, et très odorant ! Il y a un “rayon” spécialement dédié aux requins (très recherchés car vendus très cher aux japonais).
le “rayon” des requins
les dents de la mer, version desséchées…
requin marteau
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

CAP SKIRRING

Je termine par le bouquet final, l’endroit où se précipitent, à juste titre, tous les touristes (qui ont compris qu’on peut se rendre en Casamance et qui ne rêvent que d’y retourner depuis le jour où ils y ont mis les pieds pour la première fois…).

À 80 kms de Ziguinchor, au bord de l’océan Atlantique et d’immenses plages de sable fin,  voici Cap Skirring, nom touristique (plus “vendeur”) de la station balnéaire du village de Kabrousse situé avant la frontière avec la Guinée-Bissau.

Véritable petit paradis pour vacanciers assoiffés d’aventures tropicales, Cap Skirring propose une multitude d’activités et d’excursions aux alentours, dont des virées enchantées dans le Parc National de Basse Casamance (pour plus de détails, google est votre ami…). Il y en a vraiment pour tous les goûts (et les budgets), y compris des sorties de pêche au gros au grand large.

Le littoral et la nature ont été préservés, les hôtels (Club Med compris), auberges et autres campements étant bien intégrés dans un décor de carte postale. Les infrastructures locales sont simples mais suffisantes pour profiter pleinement du séjour.
Cap Skirring dispose d’un (minuscule) aéroport international, sauf que les avions y sont malheureusement aléatoires, la région agonisant du manque croissant de fréquentation. Même le Club Med, à l’origine du développement de l’activité touristique locale, a plusieurs fois dû fermer son établissement.

Pour les amateurs de vrai dépaysement, ce n’est pas l’endroit le plus authentique, mais il faut bien reconnaître que l’immense plage bordée de cocotiers, de filaos, et fréquentée par des varans de belle taille et des troupeaux de zébus y vivant paisiblement, vaut incontestablement le voyage.
La température de l’océan, d’une douceur indécente, fait le bonheur des frileux. Mais attention aux courants puissants pouvant être très dangereux avec les baïnes et les marées.
Pour la petite anecdote, en 2008, nous avions été témoins du sauvetage laborieux de notre (anciennement célèbre) voisin de transat (indice pour identifier cette personnalité : ???? à toutes les filles que j’ai aimées avant ????), emporté inexorablement vers le large par les courants contraires. Les plages ne sont pas vraiment surveillées, et quand on avait constaté à quelle vitesse vertigineuse (à peu près celle d’un escargot léthargique tentant d’avancer dans le sable) quelqu’un de la plage était arrivé d’un pas nonchalant pour “voler” au secours de l’ancienne vedette de la chanson française, on s’était dit qu’il valait mieux ne compter que sur soi-même et être très prudent. D’ailleurs, l’année suivante, c’est Philéas qui s’est fait piégé et a failli se noyer…

 

 
Mais pour être irréversiblement ensorcelé par le virus envoûtant de l’Afrique, il faut aller au-delà de son transat et de sa chambre d’hôtel et partir à la découverte de tous les trésors qu’offre cette  magnifique région de Casamance.

Il est très facile de s’y aventurer par ses propres moyens. Il suffit de prendre une pirogue (taxi ou privée) et de partir explorer les villages reculés, loin des spots touristiques. L’hospitalité et la gentillesse des casamançais est réelle et très forte, ils savent toujours accueillir les voyageurs de passage.

Personne n’a jamais été déçu du voyage…

 

 
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Toutes les autres participations abordant ce thème sont listées en fin d’article ici.

 

 

 

10 Comments on “[ #HistoiresExpatriées ] Coin préféré au Sénégal !

  1. ahahah je ne sais pas pourquoi, mais j'ai vraiment beaucoup de mal à croire que ce qui a fini de te convaincre c'est la possibilité d'aller rencontrer des G.O. au bord d'une piscine !!!
    Tu devrais largement mieux apprécier les nombreux campements…

    Et sinon, oui, ils disent "Bienvenue" et non pas "Bonne arrivée" comme dans d'autres pays d'Afrique de l'Ouest. Il y a quelques spécificités et variantes de-ci de-là. Comme Toubab et non pas Toubabou aussi.
    Après le "Bienvenue en Casamance", tu entendras : "Kassoumaï ?" qui veut dire "comment ça va ?". Il te suffira de répondre "Kassoumaï kep !" et la conversation sera engagée !!!

  2. Merci Lucie pour tous ces compliments ?. Je suis ravie si je t'ai permis de t'évader. Si l'occasion se présente, surtout n'hésite pas à aller découvrir ces endroits dont on n'entend pas beaucoup parler (et c'est bien dommage…)

  3. Alors certes, je suis du genre facile à convaincre avec ce genre de sujet et de destination, mais moi, tu as réussi à finir de me convaincre de laisser la Casamance en très gros sur ma liste (la fameuse liste qui n'existe pas, mais en fait si, enfin bon…)
    En plus, maintenant que je sais qu'il y a un Club Med à Cap Skirring, je n'ai plus aucun argument valable à opposer !
    Ils disaient vraiment "bienvenue en Casamance" et pas "bonne arrivée en Casamance" ? Je suis déçu pour le coup 😉

  4. Bravo, Angélique, comme toujours un magnifique récit plein de charme et de réalité qui me rappelle tant de souvenirs personnels

  5. Woaw, jeme suis régalée de plonger dans cette lecture. Tu nous emporte dans un voyage vraiment délicieux, à la fois dans le temps et l'espace. Je ne sais pas si je verrai un jour ces paysages de mes yeux mais le plaisir de lire à leur sujet est réel. Merci beaucoup pour cette fenêtre ouverte sur une réalité dont on n'entend pas facilement perler. Tes photos vintages sont sublimes !

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