Updated on mai 22, 2019
[ #HistoiresExpatriĂ©es ] Mon ailleurs la nuit… đđ
(avec pour marraine Lucie, expatriée en Italie)
ThĂšme proposĂ© :Â
MA VILLE/MON PAYS LA NUIT
Ah bon ? Mais pourquoi ?
#JeNeSuisPasUnOiseauDeNuit
#JeSuisPresqueUneNanaSauvageCachĂ©eAuFondDeSaCaverne đ
#JeN’aiPasFranchementAtterriAuBonEndroit
J’aurais pu avoir quelque chose de concret Ă raconter si on avait habitĂ© Ă Dakar, capitale infernale coincĂ©e sur la presqu’Ăźle du Cap-Vert. Mais mĂȘme lorsque nous devions y aller pour des formalitĂ©s ou pour rĂ©cupĂ©rer de la famille Ă l’aĂ©roport, la vie nocturne Dakaroise nous Ă©tait totalement Ă©trangĂšre.
Je peux seulement citer les trois restaurants que nous avions choisis comme point de chute :
⥠“La Galette” (avenue Georges Pompidou). C’Ă©tait Ă la fois une pĂątisserie, une boulangerie, un restaurant, un glacier, une crĂȘperie, un salon de thĂ©. Cet endroit Ă©tait tout sauf typiquement sĂ©nĂ©galais… Mais, dĂšs que l’occasion se prĂ©sentait, on aimait y aller pour y manger quelques gourmandises qui nous faisaient cruellement dĂ©faut : des crĂȘpes (salĂ©es et sucrĂ©es) et surtout de vraies glaces (sans l’option tourista qui va gĂ©nĂ©ralement avec ce genre de dĂ©gustation en pays exotiques).
Chose Ă peine croyable, plus de 20 ans aprĂšs les avoir frĂ©quentĂ©s Ă©pisodiquement, ces trois Ă©tablissements existent encore aujourd’hui. Ils se trouvent dans l’incontournable “quartier plateau”, cĆur nĂ©vralgique de la capitale oĂč se situaient alors les plus vieux bĂątiments, ainsi que le Palais PrĂ©sidentiel, la grande Place de l’IndĂ©pendance ou encore la Gare ferroviaire de style colonial. Ce quartier Ă©tait comme un centre-ville historique. Depuis, les choses ont beaucoup Ă©voluĂ©, les vieilles bĂątisses tombĂ©es en ruine ayant Ă©tĂ© remplacĂ©es par des bĂątiments modernes et chics.
Hormis Dakar, j’aurais pu aussi Ă©voquer des bonnes adresses et des bons plans si on avait vĂ©cu dans la principale rĂ©gion touristique du SĂ©nĂ©gal, appelĂ©e la Petite CĂŽte. Mais c’est tellement clichĂ© que ça n’aurait absolument rien de typique puisque l’ambiance dans ces coins-lĂ est 100% artificielle. Elle est uniquement destinĂ©e aux touristes dĂ©sireux de dĂ©paysement Ă l’africaine (mais pas trop quand mĂȘme…).
Ceci dit, il est toujours sympa d’assister Ă un petit concert de tam-tam et djembĂ©s sous les Ă©toiles et Ă la lueur d’un feu de camp allumĂ© sur une plage…
Lorsque nous vivions Ă Kaolack puis Ă ThiĂšs, nos seules sorties nocturnes habituelles Ă©taient soit au resto, soit au cinĂ©, soit au Cercle des coopĂ©rants français (qui n’existait qu’Ă Kaolack), comme je l’expliquais dans la 1Ăšre Ă©dition des #HistoiresExpatriĂ©es.
Me trouvant fort dĂ©pourvue pour parler de la vie noctambule au pays de la Teranga, j’ai alors envisagĂ© le thĂšme sous un angle diffĂ©rent, comme une invitation Ă des balades citadines nocturnes pour dĂ©couvrir la beautĂ© des villes illuminĂ©es, des bĂątiments et monuments mis en valeur par de puissants Ă©clairages.
Oui mais voilĂ , pour pouvoir illuminer/Ă©clairer, il faut de l’Ă©lectricitĂ©… L’Ă©clairage urbain au SĂ©nĂ©gal n’Ă©tait pas trĂšs rĂ©pandu, pour ne pas dire quasiment inexistant en dehors des lieux touristiques (et encore) ! Et puis avec le flĂ©au des incessantes coupures de courant intempestives, c’Ă©tait folklorique. Visiter by-night une ville Ă la lampe frontale, ça pourrait ĂȘtre un concept insolite, mais ce n’est quand mĂȘme pas le top du top !
Bref, comme j’ai malgrĂ© tout envie de participer Ă ce nouveau rendez-vous des #HistoiresExpatriĂ©es, je vais parler de ce que peut m’Ă©voquer la nuit au SĂ©nĂ©gal…
La premiĂšre chose qui me vient Ă l’esprit c’est qu’il fait nuit tĂŽt sous ces latitudes ! Ă 19h, c’est pliĂ©, le soleil s’est couchĂ© et le nuit ne tarde pas Ă tout envelopper de son intense obscuritĂ©. Le jour se lĂšve tout aussi tĂŽt. Nos organismes ont fini par se caler sur un nouveau rythme biologique, celui du soleil. Ce qui ne veut pas dire qu’on allait forcĂ©ment se coucher comme les poules đ ! Â
L’arrivĂ©e de la nuit Ă©tait synonyme de trĂȘve (toute relative) pour nos corps en surchauffe, malmenĂ©s par les tempĂ©ratures infernales de la journĂ©e.
Et puis, comme je l’ai dĂ©jĂ expliquĂ© prĂ©cĂ©demment ici, nos nuits Ă©taient absolument magiques et restent inĂ©galĂ©es dans leur catĂ©gorie. Les animaux environnants avaient aussi leur part de responsabilitĂ© : entre les Ăąnes qui ne cessaient de braire en imitant le grincement d’une pompe grippĂ©e, les coqs en jetlag qui chantaient mĂȘme la nuit, les chiens qui aboyaient, les chats qui se battaient Ă grands cris, les moutons et les chĂšvres qui bĂȘlaient, les cochons qui grognaient et les innombrables oiseaux qui piaillaient, l’ambiance nocturne Ă©tait assurĂ©e !
Pour les sĂ©nĂ©galais, dĂšs la nuit venue, la vie se poursuit Ă l’extĂ©rieur. Soulagement des corps mais pas forcĂ©ment des tympans… comme je l’ai racontĂ© lĂ .
En brousse aussi toutes les occasions sont bonnes pour faire la fĂȘte autour d’un feu, au son d’un tam-tam. Les enfants ne manqueraient ces parenthĂšses d’insouciance pour rien au monde ! La nuit venue est pour eux propice aux petits plaisirs de la vie, aussi simples et basiques soient-ils : savoir se contenter de peu, c’est peut-ĂȘtre ça la clĂ© du bonheur ?
Ce sont d’ailleurs les nuits passĂ©es en brousse qui m’ont le plus envoĂ»tĂ©e. J’y ai dĂ©couvert tous les bruits de la nature africaine, une expĂ©rience un peu paradoxale pour moi car j’Ă©tais Ă la fois effrayĂ©e et fascinĂ©e.
Ă la base, je croyais naĂŻvement que dĂšs le soleil couchĂ©, toute la vie se mettait en stand-by. Mais en rĂ©alitĂ©, il n’en est absolument rien, bien au contraire ! Le monde sauvage nocturne prend le relais, et autant dire qu’il y a de l’ambiance avec plein de bruits inconnus.
Dans un tel contexte, on dort bizarrement… quand on parvient Ă s’endormir vraiment ! C’est comme dans un demi-sommeil, on somnole, on est entre deux eaux. Curieusement, on dort sans vraiment dormir, on entend tout ce qui se passe et tous ces bruits inconnus mettent tous les sens en alerte. On est Ă la fois comme connectĂ© Ă la nature environnante tout en Ă©tant en plein rĂȘve. Non non, je n’ai pris aucune substance stupĂ©fiante avant d’Ă©crire, mais c’est trĂšs difficile Ă expliquer. Ăcouter la faune des alentours est fascinant. Â
Chaque fois oĂč j’ai dormi en brousse a Ă©tĂ© une expĂ©rience inoubliable, aussi bien exaltante que flippante parfois !
Une autre fois, j’ai entendu des cris effroyables ponctuant un chahut d’origine animale pas possible : c’Ă©tait une hyĂšne qui avait dĂ©vorĂ© un bĂ©bĂ© singe tombĂ© d’un arbre juste Ă quelques mĂštres de la tente. Cette nuit-lĂ , Ă peine quelques heures auparavant, je m’Ă©tais Ă©merveillĂ©e de la jolie genette qui trĂŽnait fiĂšrement sur une branche au-dessus de nos tentes… Le rĂ©cit de ce moment Ă©pique est lĂ .

Toutes les autres participations abordant ce thĂšme sont listĂ©es en fin d’article ici.
Merci pour ton commentaire.
Je n'ai aucune photo des plats typiques des restaurants, dĂ©solĂ©e. Il ne te reste plus qu'Ă y aller, en prioritĂ© "Chez Loutcha" pour les voir en vrai et les photographier đ !!!
Si le SĂ©nĂ©gal te fait rĂȘver alors tu trouveras de quoi lire et regarder sur mon blog, car j'en parle beaucoup đ… Le SĂ©nĂ©gal et moi, c'est une trĂšs vieille et longue histoire compliquĂ©eđ.
Oh je deceiver tout juste ton blog, et ton article est magnifique ! J'aurais aimĂ© voir les photos de ces portions de plat de folie que tu dĂ©cris. Les photos du coucher de soleil sont sublimes ! Le Senegal me fait rĂȘver depuis longtemps, mais je n'ai pas encore la chance d'y aller !
N'est-ce pas Jean-NoĂ«l đ !
Ah ! Le souvenir du Restaurant "Chez Loutcha" !
Oui et c'est ça qui rend ce rendez-vous super intéressant !!! Merci Stéphanie.
J'adore l'angle qu'a pris cet article, comme quoi on a tous des histoires trÚs différentes à raconter !
Que c'est gentil đ. Merci !
Qu'est-ce que c'est beau !