Am(e)sterdam (1ère partie).

 

Il y a des endroits comme ça où je n’aurais pas spontanément envisagé d’y aller. Et puis il y a le destin qui en décide autrement…

C’est (encore) l’histoire d’une aventure de quinze jours qui a dû être annulée en catastrophe et qui s’est transformée (faute de mieux et en désespoir de cause) en trois petits jours improvisés. L’unique objectif de ce plan B de Philéas était clair : partir se détendre ailleurs pour digérer ce énième coup du sort. C’est comme ça qu’un beau jour, on s’est retrouvés dans un avion ?, direction l’une des quelques destinations directes proposées par l’aéroport du coin. Faute de grives, on mange des merles…

Moi, comme d’habitude, j’ai suivi Philéas les yeux fermés.

 

??  Amsterdam, pic et pic et colégram, bour et bour et ratatam, Amsterdam  ??

 

D’Amsterdam, je n’en connaissais absolument rien, mis à part Schiphol, son tentaculaire aéroport (une usine à gaz où même une chatte y perdrait ses petits), où nous avions transité, en famille, en courant comme des tarés pour réussir à choper notre correspondance (in-extremis, l’embarquement touchait à sa fin) pour le Kenya (et franchement, ça aurait dommage de rater l’avion tellement ce voyage était chouette).

D’Amsterdam, je n’en savais pas grand-chose, si ce n’est qu’elle est surnommée la “Venise du nord” ? #FakeNews, que c’est la ville des vélos ?, des tulipes ?, des mœurs libérés ? et des pratiques tolérées ??, et que Jacques BREL a chanté ?️? son port (en roulant exagérément les R).

 

Bref, je n’attendais rien de précis d’Amsterdam. Alors c’était l’occasion de plonger dans l’inconnu pour découvrir son âme.

le drapeau d’Amsterdam

 

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 Jour 0 |  « Non mais j’hallucine, où ai-je atterri ?!?! »  

L’arrivée à l’aéroport de Schiphol (situé 5 mètres au-dessous du niveau de la mer) en fin d’après-midi se déroule les doigts dans le nez cette fois-ci. En un rien de temps, et avec une facilité déconcertante (exorcisant la précédente expérience), on se retrouve sur un quai de gare à attendre (à peine une poignée de minutes) un train nous emmenant à Centraal Station en moins d’une demi-heure.

Pendant le trajet, je fais quelques rapides constatations.

La première est auditive : on ne va strictement rien comprendre à la langue locale qui ne semble faite que de bruits gutturaux bizarres surgis du plus profond du gosier des autochtones. Comment font-ils pour émettre de tels sons avec leur bouche ? J’ai eu beau tendre l’oreille tant que j’ai pu, je n’ai jamais réussi à identifier autres choses que des bruits de “claquements” de gorge et de glotte (comme si les mots se coinçaient dans la bouche, rebondissaient sur les dents avant d’être “broyés” puis expulsés par un petit “crachement” d’air). Quant à Philéas, qui a toujours fait un blocage pathologique avec les langues étrangères (pour schématiser, il ne parle couramment que le biterrois LV1 et le français LV2), le fait d’entendre parler hollandais lui a soudainement fait remonter de lointaines réminiscences de vocabulaire germanophone scolaire, à tel point qu’il a décrété, fier et sûr de lui : « en fait, le néerlandais, c’est juste une sorte de mélange improbable entre de l’allemand et de l’anglais ! ». Oui… merci pour ce pertinent diagnostic linguistique, mais concrètement ça ne va pas beaucoup nous aider (surtout moi qui ai fait espagnol en LV2)

La seconde est visuelle : on va aussi un peu galérer pour déchiffrer ce qui est écrit sur les panneaux ! Non mais quelle est donc cette langue étrange qui a des noms de lieux longs comme le bras (il paraît que les mots sont collés entre eux pour n’en faire plus qu’un !?!?) et qui, comme si ça ne suffisait pas, dédouble ses lettres (surtout les voyelles) ? (ça doit être vachement pratique de remplir des formulaires aux Pays-Bas… Déjà que généralement il n’y a jamais assez de place ou de cases pour écrire !). Chercher sur le plan, et ensuite nous guider dans la ville, s’est transformé en défi pour moi car je n’arrivais pas à retenir les endroits. (oui, je suis une fille et pourtant, aussi incroyable que cela puisse paraître, c’est moi qui ai le sens de l’orientation. Philéas est incapable de trouver son chemin et compte sur moi quand je l’accompagne. D’ailleurs, il dit toujours que j’ai un GPS greffé dans la tête.)
Petit exemple de mes intenses cogitations de géolocalisation (rien ne vaut un bon vieux plan “papier” à mes yeux. Je laisse les applis sur smartphone à Philéas qui, même avec ça, réussit parfois l’exploit de se perdre…) :
« Bon, pas de panique ! Ce n’est pas si compliqué, après tout on a le même alphabet ! Donc en sortant de centraal station, il faut se diriger vers Sint-Nicolaaskerk, puis suivre
Prins Hendrikkade, passer devant un truc non identifié qui s’appelle Schreierstoren, ne surtout pas tourner à droite sur Geldersekade mais continuer sur Prins Hendrikkade. On doit passer devant un autre truc mystérieux s’appelant Scheepvaarthuis et puis l’hôtel n’est pas loin après…». (Non mais à tes souhaits quoi ! Je suis incapable de prononcer un traitre mot. Au scrabble, ça exploserait le score !).

 
Arrivés à destination, on s’empresse de sortir de la gare et là, on découvre avec stupéfaction ce qui restera la première vision qu’on a d’Amsterdam :
 
 
« Ah oui quand même… Effectivement, ça ne manque pas de vélos ici ! ».
 
On a traversé une véritable forêt de bicyclettes (ça se passe comment pour récupérer sa bécane une fois qu’on a réussi l’exploit de la retrouver ? Comme au mikado ?) avant de voir autre chose que des selles et des guidons (dont certains sans poignets de frein ?!?! Cette étrange énigme a été résolue le deuxième jour… Le suspense est à son comble !) : un grand ciel bleu ensoleillé (cliché “il pleut tout le temps” démenti) et l’architecture typique (à laquelle on n’est pas du tout habitués en tant que sudistes pour qui au-delà de Montpellier, c’est déjà le grand Nord).

 
On a rejoint à pied l’hôtel (mon GPS greffé dans la tête ne m’a pas lâché), enchantés de cette arrivée sans fautes.
En revanche, cette première petite balade citadine n’a pas été de tout repos… On ne connaissait rien aux us et coutumes routières locales, et on ne s’y attendait absolument pas. Quel choc ! Une invasion de vélos, absolument partout et dans tous les sens, avec parfois leurs usagers en train d’utiliser leur smartphone avec les deux mains, pédalant sans daigner regarder devant eux (!!!) et roulant pourtant à vive allure, tels des robots en mode pilotage automatique, sur un labyrinthe de pistes cyclables savamment mêlées aux rails des trams et aux voies de circulation. De quoi me faire sursauter tous les dix mètres à chaque fois qu’un cycliste nous frôlait ou nous alertait de coups de sonnette parce qu’on marchait sur leur voie (alors qu’on pensait être sur une voie piétonne). J’ai vécu chaque traversée de passage piéton comme une aventure de l’extrême ? ! Et je ne parle même pas de la quantité impressionnante de voitures électriques se déplaçant sans bruit de moteur (et sur le capot desquelles j’ai failli me retrouver les quatre fers en l’air plus d’une fois). J’étais en état d’alerte maximum, regardant frénétiquement autour de moi, les tempes en sueur et le cœur frisant la tachycardie. Je n’aurais jamais cru avoir besoin d’un temps d’adaptation dans une capitale européenne… 
 
Impatients de risquer de se faire renverser dans partir explorer les rues d’Amsterdam, on a pris possession de notre chambre pour y laisser nos affaires puis on est aussitôt repartis en balade en ville, tous les sens en éveil.
 
 
Objectif numéro un : se rapprocher du Centre pour y manger car on a l’estomac dans les talons.
Sauf que tout ne s’est pas tout-à-fait déroulé comme on imaginait.
Plus on avance et plus on constate que les restaurants sont bondés. « C’est très vivant ici, c’est cool ! ». Bon, comme on n’avait rien repéré avant de venir, pour le premier soir on a voulu jouer la carte “valeur sûre” en ciblant les restos italiens. Sauf qu’on va rapidement déchanter car, sans réservation, ça semble mission impossible. On se fait refouler de partout. Ils sont tous complets, ou alors il faut minimum une demi-heure d’attente pour espérer manger au second service. « Second service ? Mais il est à peine 20h ? Et moi qui croyais naïvement qu’Amsterdam était une ville très touristique… ». J’ai cru avoir mal compris, mais non. C’est ainsi qu’on a découvert qu’en Hollande, on mange comme les poules autres anglo-saxons, vers 18h et sur réservation. Et si jamais te vient l’envie saugrenue de vouloir le prendre cool, improviser une virée au resto et t’y pointer la fleur au fusil après 20h30, sache que tes chances d’être accepté dans un établissement (autre que fast-food, on fuit ce genre d’endroits, on a passé l’âge) se réduisent comme peau de chagrin… (ça m’a d’ailleurs rappelé des vacances familiales en Bretagne où, un soir en plein mois d’août, dans une station balnéaire, aucune crêperie n’avait voulu nous servir, même pas seulement quatre crêpes sucrées pour que ça leur soit moins long à préparer…)
Là où on a finalement pu manger in-extremis, tous les gens qui arrivaient sans réservation vers 21h ont été refusés systématiquement pour cause de service terminé…
On a compris que pour les autres soirs, il faudrait s’y prendre plus tôt pour improviser !
 
Bref, sur un petit coup de bluff de Philéas (qui n’a pas besoin de faire semblant de ne pas comprendre ce qu’on lui répond dans une langue étrangère étant donné qu’il ne capte rien de toute façon), on a réussi à s’incruster à la dernière minuscule table de libre dans un petit resto italien (le “Gusto“, il porte bien son nom). Et comme on a bien fait ! On a pris un plat ayant beaucoup de succès manifestement (probablement la spécialité de l’établissement) et dont la préparation est pour le moins originale. Pourtant grande mangeuse de pasta devant l’éternel (mes racines italiennes dominent nettement mes gènes “goûts culinaires”), je n’avais encore jamais vu des spaghettis préparés de cette manière. Ils arrivent cuits al dente avec une sauce tomates puis ils sont versés dans une meule de parmesan creusée dans laquelle les pâtes s’imprègnent de copeaux de fromage grattés, avant d’être flambés directement là-dedans (avec je-ne-sais quel alcool). C’était surprenant et vraiment très bon !
 
 
 
Pour terminer cette soirée, on a repris la balade en sillonnant les rues environnantes au hasard. Et là, ce fut un nouveau choc pour moi
J’ai découvert tout un univers qui m’était jusqu’alors complètement inconnu… (non non, je ne vis pas au fond d’une caverne. Je ne sais pas pourquoi mais je pensais que ça n’existait en vrai, comme à ce niveau-là, que dans les films). On s’est retrouvés devant un pub dont le nom de l’enseigne annonçait la couleur !
 
 
Enfin… la couleur… le thème du coin plutôt car la couleur, elle, c’est le rouge, du nom du quartier dans lequel on a débarqués.
Alors, pour tous ceux qui, comme moi avant cette plongée mémorable, n’ont jamais entendu parler du (pourtant célèbre) sulfureux quartier rouge d’Amsterdam, voici quelques photos donnant des indices de quel genre de lieu (tristement) emblématique il s’agit…
#EnjoyPoeticPictures
 
 
Dans les rues de ce quartier, en plus des innombrables pubs, coffee shop, sexshop, et autres supérettes de produits “alcool, sexe & drogue”, d’insolites musées (de l’érotisme, du cannabis, de la marijuana), et des salles de spectacles vivants où se joue du porno en direct-live-sans-trucage-ni-simulation sous vos yeux ébahis, il y a un nombre incalculable de vitrines dans lesquelles s’exposent des travailleuses du sexe vendant (et vantant très explicitement) leurs prestations… Quand le rideau est tiré c’est que ça bosse dur dans la cabine derrière…
 
Je suis rentrée à l’hôtel avec un sentiment mitigé, à la fois de dégoût et de pitié. Philéas avait déjà vu ça en Allemagne donc ça ne l’a pas surpris, mais moi c’était la première fois et j’étais vraiment très très très mal à l’aise. Pas tant par le racolage à proprement parler (et ce même si le chaland est accompagné de sa douce moitié) que par la tolérance (libertine ? Libertaire ?) ostensiblement affichée et assumée vis-à-vis du tourisme sexuel (pratique légale et encadrée aux Pays-Bas. Les prostituées sont déclarées et à leur compte, donc officiellement sans “maquereau”, payent des impôts et taxes comme tout autre professionnel, et sont inscrites à la Chambre de Commerce pour pouvoir louer leur local d’activité. Toutefois, aux dernières nouvelles, la Mairie d’Amsterdam semblerait vouloir faire évoluer les choses.), et par l’âge que semblaient avoir certaines femmes (qui auraient pu être ma propre fille)
Alors que ceux qui vont là-bas pour s’éclater considèrent le quartier rouge d’Amsterdam comme un véritable paradis, moi j’ai perçu le phénomène comme le temple de la misère de la race humaine.
 
Après ces premières heures passées à Amsterdam, je me suis (difficilement) endormie quelque peu hallucinée, en ressassant tout ça, en me demandant sur quelle planète je venais d’atterrir et, surtout, si je devais tirer des conclusions hâtives du lieu pour la suite de notre escapade…
#LaNuitPorteConseil
 
 
 
 

 Jour 1 |  #LesClichésAurontToujoursLaVieDure… 

 
Le lendemain matin, je me réveille avec la ferme intention de ne pas m’enfermer dans des préjugés et autres clichés. Je décide de laisser une chance à la ville de capter mon intérêt et piquer ma curiosité. Après tout, Amsterdam ne peut tout de même pas être réduite à son seul quartier rouge (tout comme Paris ne se résume pas à Pigalle ou au bois de Boulogne). D’autant plus qu’il ne devient sulfureux que le soir venu et jusqu’au bout de la nuit. En journée, tout est calme. Sans les enseignes explicites de certaines boutiques, on ne se douterait (presque) de rien… si ça ne sentait pas la beuh en permanence un peu partout (il fallait voir Philéas respirer profondément à pleins poumons dès qu’on passait devant un coffee shop !).
 
Le ciel bleu et ensoleillé de la veille a été remplacé par un plafond nuageux, la pluie est même annoncée pour la mi-journée. Mais les sudistes que nous sommes ne vont pas se décourager pour si peu ?. On reste positifs et confiants. Le programme de la journée est simple : découvrir à pied le centre historique (élargi) et les canaux. On a aussi repéré le musée Van Gogh, sauf que sa visite ne sera pas pour cette fois. On apprend qu’il faut réserver très longtemps à l’avance. Il n’y a plus d’entrées disponibles pour aucun des jours où on est là (fin mai, avant le pont du jeudi de l’Ascension). Ça fait partie des petits côtés négatifs des escapades totalement improvisées : se retrouver le bec dans l’eau pour des choses qui nous tenteraient… Il faudra revenir un jour.
 
Bref, nous voilà partis pour des heures et des kilomètres de marche (nos pieds ne nous disent pas merci, comme à chaque fois), déambulant au hasard des rues (ayant renoncé pour aujourd’hui à me prendre la tête avec les noms sur mon plan). Il y avait longtemps que l’on ne s’était pas laissés aller ainsi, et ça fait un bien fou !
 
À Amsterdam, je confirme qu’il n’y a donc pas que le quartier rouge et des coffee shop ! Non, non. Il y a aussi plein d’autres trucs très clichés comme des sabots, des fleurs à gogo (dont les célèbres tulipes) dans le marché (très touristique) sur barges flottantes de Bloemenmarkt, des vélos (mais vraiment beaucoup trop), de l’eau et des péniches sur des canaux,  des fromages (comme le dit une pub, la Hollande en étant l’autre pays), des voitures électriques inaudibles, des maisons en briques typiques assez bizarres (très étroites, de travers, avec la façade penchant en avant et une potence avec un crochet en haut du pignon) dans lesquelles les escaliers exigus sont casse-gueules avec leurs marches raides, des passages piétons avec avertisseur sonore balançant des “tacatacatacatacatacataca” (qui foutent le speed) quand c’est le moment de traverser, quelques moulins (il n’en reste plus que quatre dans la capitale), des boutiques dédiées aux diamants (ici, c’est la plaque tournante mondiale pour les grossistes de la pierre précieuse) attirant comme un aimant les hordes de touristes asiatiques (on a même vu un panneau indiquant le magasin d’un diamantaire traduit en chinois) reconnaissables à leur forêt de perches à selfies.
 
 
 
 
Amsterdam, c’est aussi des coins assez insolites cachés des regards, à l’image de Begijnhof Park (bon courage pour réussir à prononcer ça !), insoupçonnable lieu posé là, à l’abri de l’effervescence urbaine, tel un oasis verdoyant niché en plein cœur de la ville, accessible par une sorte de petite porte cochère d’un côté, et par une étroite ruelle dérobée de l’autre. Une petite chapelle est plantée dans ce paisible décor botanique. Ce square date du Moyen-Âge. La plupart des maisons sont habitées par des retraitées, mais aussi incroyable que cela puisse paraître (quand on voit combien coûte le moindre logement en ville), certains des bâtiments sont des logements sociaux où vivent des étudiantes aux revenus modestes, assurant ainsi une certaine mixité sociale.
 
 
 
 
Les premières gouttes de pluie ont commencé à tomber comme prévu à la mi-journée, l’occasion de s’arrêter déjeuner pour se mettre à l’abri. Après quoi, comme l’averse ne s’était pas calmée, on a sauté dans un bateau de croisière sur les canaux pour ne pas rester sous la flotte. Le timing était parfait, à tel point que le soleil est même revenu vers la fin de la balade nautique très sympathique (qui nous aura aussi permis de faire une pause assise dans notre “city-trek”). Les points de vue de la ville depuis le bateau sont assez chouettes.
 
 
La pluie s’étant finalement calmée, on a poursuivi notre rando urbaine tout l’après-midi. Nos jambes et nos pieds criaient au secours, à tel point qu’on est rentrés à l’hôtel se poser un peu avant de ressortir pour l’opération commando du soir : pouvoir convenablement bouffer !
 
 
La veille, échaudés par la galère pour trouver un endroit où manger le soir, on avait repéré en rentrant la nuit un restaurant asiatique plutôt insolite, situé juste sur l’autre rive de la rue de notre hôtel.
Ce bâtiment ne passe pas inaperçu puisqu’il s’agit d’une immense pagode flottante arrimée sur l’Oosterdokskade. Le Sea Palace a une capacité d’accueil de plusieurs centaines de couverts. Ce “bâteau-resto” serait la réplique miniature du Sea Palace de Hong-Kong pouvant servir jusqu’à 4000 personnes. Il paraît que c’est un lieu célèbre… Mais, comme pour le Carnivore au Kenya (pourtant mondialement connu paraît-il), on n’en avait jamais entendu parler avant. Décidément…
Manque de bol de riz, impossible là encore de réserver une table avant notre départ, ni au service de midi, ni le soir. TOUT EST COMPLET ! C’est un truc de dingue. J’imagine que l’endroit est très réputé, mais là, je ne peux pas en témoigner.
 
Finalement, on s’est dit qu’au lieu de cibler les “cuisines du monde”, pas super pertinent comme stratégie de découverte culinaire locale, autant tester la gastronomie néerlandaise. Philéas a donc déniché le Hemelse Modder (qui signifie “boue céleste”… Quel drôle de nom pas très appétissant !), un resto plutôt chic/gastro à deux pas de l’hôtel (car on était vraiment crevés de la journée). On s’y est pointés à l’improviste avant 19h pour avoir une chance d’avoir une table avant le rush. Coup de chance du premier coup cette fois-ci, il restait quelques tables non réservées. Et cerise sur le gâteau : la patronne parlait assez bien français et s’est fait un devoir de nous expliquer les plats proposés dans son établissement, en plus du “menu spécial jubilé” du mois. J’en ai alors profité pour lui demander quels étaient les plats emblématiques des Pays-Bas, et s’il y avait un plat national. Sa réponse inattendue nous a laissés un peu sur notre faim : « oh non, pas vraiment, désolée. On s’inspire beaucoup des cuisines du monde, beaucoup de la gastronomie française évidemment, mais aussi des influences des anciennes colonies comme l’Indonésie. Il n’y a pas de plat national. Typiquement, dans les campagnes, on mange un plat très consistant préparé avec des pommes de terre écrasées avec des navets et d’autres légumes, accompagnées de poisson comme la morue par exemple. »
Bref, on est allés dans un restaurant néerlandais proposant de la cuisine hollandaise pour goûter des spécialités locales, sauf qu’aucun plat typique n’est au menu car ça n’existe pas à proprement parler ? !?!? Cherchez l’erreur… Ceci dit, on s’est régalés car ce qu’on a pris (plus ou moins au pif au final… merci google-translate) était super bon en plus d’être très joliment présenté dans l’assiette (un plaisir des yeux avant le plaisir des papilles), le service était très bien dans un cadre épuré agréable très chouette !
 
Cette deuxième soirée à Amsterdam s’est terminée sur une note nettement plus positive pour moi. De quoi me rebooster pour la journée suivante qui m’attend : Philéas a (encore) dégoté une activité aux antipodes de celles que j’aime habituellement. Oui, il est comme ça Philéas, il aime me pousser dans mes retranchements, hors de ma zone de confort (je l’aime beaucoup trop ma zone de confort), histoire de dépasser mes limites, me prouvant ainsi que je suis capable de bien plus de choses que ce que je crois. Sans compter que sa technique est infaillible pour garder des souvenirs impérissables de nos escapades et de nos voyages (et qu’accessoirement, plus je suis en mode “je galère/je râle”, et plus ça me fait de choses à raconter avec humour et (auto)dérision…).
 
 
 
 
 
 
 
 
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3 Comments on “Am(e)sterdam (1ère partie).

  1. Pingback: Am(e)sterdam (suite et fin) ? ? ?? ? ??

  2. C’était quand ?
    Cela change effectivement de l’Afrique ! J’ai trouvé bizarre de lire : “Quant à Philéas, qui a toujours fait un blocage pathologique avec les langues étrangères (pour schématiser, il ne parle couramment que le biterrois LV1 et le français LV2),” alors que je l’ai entendu compter le xhaliss en Woloff de façon remarquable pour négocier les prix !

    • On y est allées fin mai de cette année.

      Sinon pour toi, savoir juste compter dans une langue où on ne compte pour ainsi dire qu’en français car “c’est trop compliqué en wolof”, tu trouves que ça veut dire être doué en langues ?? Philéas n’a jamais aimé les langues, c’était son supplice à l’école (et il déteste viscéralement l’anglais… pratique pour voyager !). Apprendre à compter en wolof, c’était pour “tromper l’ennemi”, une technique de négociation comme une autre qui fonctionnait plutôt pas mal, il faut bien le reconnaître 😉 !

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